Affaire Novartis Grèce: Scandale ou corruption institutionnelle?

Source: https://marginalia.gr/arthro/skandalo-i-thesmopoiimeni-diafthora

par Alexis Bénos, Dr en Médecine Sociale, Professeur au Département de Médecine de l’Université Aristote de Thessalonique

traduction Emmanuel Kosadinos

Il est permis de reproduire et de distribuer l’article conformément aux termes de la licence Attribution-ShareAlike 4.0 International (CC BY-SA 4.0). (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/)

Liminaire du traducteur :

Cet article est paru dans l’avant-dernier numéro de la revue en ligne grecquede pensée critique «Marginalia», en juin 2018, alors que «l’affaire Novartis Grèce» était en pleine actualité. Aujourd’hui on est encore loin d’avoir fait la lumière sur cette affaire de corruption aux retombées internationales, mais il s’agit surtout dans l’article de démontrer legrand scandale de la mainmise des laboratoires pharmaceutiques sur la santé et la production du savoir dit scientifique.

Alors, scandale ou corruption institutionnalisée?

«Scandale [8]: Effet fâcheux, indignation produits dans l’opinion publique par un fait, un acte estimé contraire à la morale, aux usages. Fait qui heurte la conscience, le bon sens, la morale, suscite l’émotion, la révolte»  (définition du dictionnaire Larousse – https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/scandale/71298)

On discute beaucoup en ce moment à l’occasion du « scandale de la célèbre société pharmaceutique». Les révélations fragmentaires sur la corruption et collusion à multiples niveaux, lucratives pour toutes les parties, au servicedes intérêts de l’entreprise, mettent en évidence certains problèmes structurels.

Est-ce bien un scandale – au sens d’un événement extraordinaire et contraire aux règles et aux «lois morales»? Ou est-ce une corruption institutionnelle, évidente et indispensable pour la reproduction des relations de production capitalistes?

L’argument idéologique premier mis en avant par l’industrie pharmaceutique pour justifier son rôle est que, grâce à ses activités de recherche, elle découvre de nouveaux médicaments et sauve des vies. En prolongeant justement cet argument, elle finance et influence des sociétés scientifiques et des organisations de patients lesquelles, en coopérationavec des médias complaisants, multiplient les pressions politiques pour obtenir des protections et facilitations pour la «bonne» industrie pharmaceutique qui «nous sauve». D’ailleurs n’est-il pas vrai que de nouveaux médicaments ont été découverts et qu’ils ont changé le cours de diverses maladies? Mais quelles sont les dimensions réelles de ce phénomène?

Rentabilité ou réponse à des besoins réels?

Au cours de la première période d’après-guerre de concurrence capitaliste «saine», l’industrie pharmaceutique s’est développée sous le signe de la recherche pour la découverte de nouveaux médicaments, vaccins, etc. La branche sœur, économiquement et scientifiquement, de la technologie biomédicale a connu une expansion parallèle, avec des résultats analogues. De nouveaux médicaments, ainsi que de nouvelles machines, ont en effet été découverts, dont une partie contribue effectivement à la démarche de diagnostic et au traitement de la maladie.

De toute évidence, cependant, l’objectif de l’industrie n’est pas d’améliorer la santé de la population en tant que fin en soi, mais d’augmenter ses bénéfices. Ainsi, elle suit l’évolution moderne de l’économie capitaliste, qui a gonflé la rentabilité des produits et des processus virtuels aux dépens du processus de production traditionnel.

À l’heure actuelle, 1,3% seulement des dépenses de l’industrie pharmaceutique est donc consacré à la recherche fondamentale dans le but de découvrir de nouveaux médicaments; l’industrie pharmaceutique dans son ensemble dépensebeaucoup plus pour la promotion de ses produits que pour la recherche et le développement. [1]

Mais la plupart des nouveaux médicaments commercialisés n’ont généralement rien de nouveau à offrir. En France, par exemple, de 2005 à 2014 l’ industrie pharmaceutique a introduit 1032 médicaments, des nouveaux ou d’anciens sous une nouvelle présentation. Parmi eux, seulement 66 avaient une action significative, plus de la moitié n’offraient rien de nouveau et 177 étaient jugés inacceptables car causant des effets indésirables graves.

Une autre méthode permettant d’accroître la rentabilité consiste à commercialiser d’anciens médicaments efficaces avec un nouvel emballage, un nouveau nom de marque,au prix multiples des anciens. Un exemple typique nous vient du marché américain, est celuidu médicament analgésique Vimovo, qui combine l’action del’analgésique naproxène et duprotecteur gastriqueésoméprazole. Sur la base de cet avantage, son prix aux États-Unis a atteint 55 dollars par jour de traitement. Alorsqu’acheter ces deux substances dans deux emballages génériques distincts coûte 0,80 $ par jour! Bien entendu, la société productrice de Vimovo a fait un don total de 101 000 dollars à la Société américaine de Gastro-entérologie

L’industrie pharmaceutique affirme également que le développement de nouveaux médicaments est un processus économiquement risqué, dans la mesure où les coûts de recherche éventuels pourraient ne pas produire des résultats équivalents. La réalité est que, depuis 1980, les profits de l’industrie pharmaceutique augmentent régulièrement, sans qu’aucune faillite d’entreprise n’ait eu lieu. [2]

Les stratégies des sociétés pharmaceutiques visaient à satisfaire leurs actionnaires et, d’une manière générale, à susciter l’intérêt du marché boursier; jusqu’à récemment, elles ciblaient la «clientèle» des problèmes de santé chroniques les plus fréquents du monde occidental (diabète, maladies cardiaques) et ignoraient les maladies du reste du monde, car ces pays et ces populations n’ont pas la capacité financière de payer. Entre 2000 et 2011, sur les 850 nouveaux produits, seulement 37 (4%) concernaient des maladies de la partie la plus pauvre du monde. [3]

Suite à la saturation relative du marché des maladies chroniques fréquentes, l’industrie pharmaceutique déplace son centrevers des marchés de niche, visant des prix très élevés. Ainsi, par exemple, aux États-Unis, les médicaments modifiant le cours de la sclérose en plaques, qui dans les années 90 étaient passés de 8 à 11 000 dollars de coût moyen annuel par patient ont aujourd’hui atteint le coût annuel de 60 000 dollars. En 2015, les médicaments modernes pour les maladies rhumatismales ne représentaient que 1% des ordonnances aux États-Unis et 28% des dépenses pharmaceutiques. [4]

A travers diverses interventions scientifiques et journalistiques, basées sur l’approche selon laquelle «plus les malades sont désespérés, plus ils sont prêts à payer», des campagnes de terreur et d’intimidation des patients sont lancées de temps à autre, et elles sont utilisées à tour de rôle par les responsables politiques afin de sécuriser la commercialisation et les prix élevés de ces traitements médicaux.

Donc,le principal ciblage de la rentabilité concerne très peu la réponse à des besoins réels en matière de santé. Mais il est particulièrement efficace, comme dans le cas de la biotechnologie, de créer une demande artificielle de services et de médicaments.

Collusion d’intérêtset influence efficacesur les mécanismes de contrôle

L’industrie pharmaceutique influence les organismes de contrôle et les gouvernements par le biais du lobbying, de dons financiers et de la présence de ses représentants aux différentesinstancesqui déterminent les politiques en la matière, en vue d’adapter le cadre institutionnel à ses intérêts (structure et rôle des mécanismes de contrôle, processus et critères du contrôle de qualité, etc.). L’implication de l’industrie pharmaceutique dans le financement du fonctionnement des instances de décision est la preuve manifeste de l’influence des intérêts commerciaux sur les processus d’approbation et les évaluations qualitatives des médicaments.

Aux États-Unis, par exemple, après des années de financement insuffisant par le Congrès des États-Unis du «Service pour l’alimentation et le médicament» (Food and Drug Administration – FDA), un grave problème est apparu dans le processus de contrôle et d’autorisation des produits pharmaceutiques. Avec les réductions de personnel, les procédures prenaient beaucoup trop temps. Pour accélérer ces procédures, une loi fédérale de 1992 a établi que les entreprises elles-mêmes seraient en mesure de financer le personnel nécessaire pour évaluer leurs produits dans des délais stricts, de manière à ce que les médicaments soient commercialisés le plus tôt possible et que les entreprises bénéficient plus longtemps du brevet. En tout état de cause, la convention de financement de l’audit a une date d’expiration clairement définie, dont la violation par l’instance d’audit annule son financement. L’instance a donc tout intérêt à accélérer le processus d’audit et à assouplir ses critères. Pour cette raison, les médicaments approuvés par la FDA avec des procédures rapides présentaient cinq fois plus de risques de retrait ex post en raison d’effets indésirables.

En Grande-Bretagne, suivant le principe de Thatcher selon lequel «la science doit répondre aux besoins de l’industrie», l’ Agence britannique de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA) est financée,depuis 1989, à 100% par les paiements des sociétés pharmaceutiques concernées.

Le cadre institutionnel actuel, tant aux États-Unis que dans l’UE, rend le financement des organismes de contrôle dépendant des sociétés pharmaceutiques. Les entreprises financent elles-mêmes le contrôle de leurs produits et définissent donc les critères et les règles d’évaluation. La collusiond’intérêts et la corruption qui en résultent sont donc déterminées par le cadre institutionnel lui-même.Mais même ce cadre est souvent transgressé par l’industrie pharmaceutique, qui ne semble pas être gênée par des amendes excessives qu’elle est appelée à payer.

Exemples typiques des États-Unis:

  • En 2013, Johnson & Johnson a payé une amende de 2,2 milliards de dollars pour la prescription illégale de Risperdal, Invega et Natrecor.
  • GlaxoSmithKline a accepté en 2012 de payer une amende de 3 milliards de dollars, admettantque la promotion dePlaxil pour le traitement de la dépression chez les patients de moins de 18 ans dont la prescriptionn’avait pas été approuvée pour ce groupe d’âge.
  • Merck a déboursé 950 millions de dollars en 2011 pour la promotion illicite de l’analgésique Vioxx, qui a été retiré du marché en 2004, suite à nombreuses études démontrant qu’il augmentait le risque d’arrêt cardiaque.
  • Eli Lilly a été condamnée en 2009 [12] par un tribunal américain à payer une amende de 1,42 milliard de dollars pour avoir fait la promotion, sans aucune étude favorable à l’appui, d’un antipsychotique comme traitement de la démence sénile. Les ventes du laboratoire ont pourtantatteint en 2013 les 15,3 milliards de dollars (voir IMS Health).

Globalement, ces amendes, spectaculairement réduites au cours des deux années de l’administration Trump, sont un inconvénient mineur pour les entreprises pharmaceutiquescomparées à leurs bénéfices. Entre 1991 et 2017, des amendes totalisant 38,6 milliards de dollars ont été payées, ce qui représente 5% des bénéfices nets des 711 milliards de dollars des 11 plus grandes multinationales depuis seulement 10 ans (de 2003 à 2012). [5]

Politiques de protection de la « propriété intellectuelle » et des brevets

Soutenir et élargir les droits de «propriété intellectuelle» et les brevetsest un objectif stratégique pour l’industrie pharmaceutique. En effet, plus ces droits sontrigoureusement protégés età pluslong terme, plus la rentabilité de l’industrie pharmaceutique est élevée.

Un premier conflit historique dans ce domaine a eu lieu dans les années 1980 avec les poursuites judiciairesdes États-Unis à l’encontredu Canada [13], qui avaitautorisé la mise de médicaments sur le marché prise en compte des brevets, ce qui avait permis de réduire les dépenses pharmaceutiques de 15%. Ce processus a conduit à la signature du traité connu sous le nom d’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA – NAFTA) en 1994.

Dans le même temps, l’industrie pharmaceutique, par une activité de coulisses intense, joue un rôle essentiel dans la création et l’évolution des objectifs de l’Organisation mondiale du commerce, ainsi que dans « L’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce » (ADPIC – TRIPS). Cet accord établit la validité du brevet pendant 20 ans et réduit / ralentit le potentiel de développement de médicaments génériques.

Pendant la même période, l’infection à VIH est particulièrement répandue en Afrique subsaharienne. La mise au point d’un traitement de stabilisation de la maladie, efficace mais coûteux, crée des situations explosives et un mouvement dynamique sous le slogan principal du droit de chacun à accéder à ce traitement. Le gouvernement de l’Afrique du Sud, avec une loi de 1990, autorise l’importation et la production de médicaments génériques indépendamment de l’approbation des détenteurs des brevets. 39 multinationales pharmaceutiques, avec le soutien du gouvernement Clinton et de la Commission européenne, ont poursuivi le gouvernement sud-africain en justice pour violation de l’accord ADPIC. Le mouvement international massif en faveur du droit de chacun à un traitement les a finalement forcés à retirer leurs poursuites. [6]

La conclusion de différents accords de libre-échange, tels que l’accord de partenariat Trans-pacifique (TPP) et le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) entre les États-Unis et l’Union européenne, alourdira davantage le fardeau sur la santé de la population. Au Vietnam, par exemple, en vertu de la législation en vigueur sur les brevets, 68% de la population atteinte du VIH a accès à un traitement antirétroviral; après approbation du TPP, seuls 30% des patients auront accès au traitement.

Contrôle sur le savoir, la méthodologie, l’évaluation et la formation

Tout produit nécessite, pour être rentabilisé, une stratégie bien conçue pour le promouvoir sur le marché et le faire bien accepter par le consommateur. Dans le cas des produits pharmaceutiques, la clé du succès d’un médicament sur le marché réside dans la réaction et le comportement des médecins, en raison de leur rôle clé dans le choix de leur prescription. À cette fin, une grande partie des ressources est investie dans des études sur la promotion des médicaments. Le prétexte principal est la phase d’essais cliniques réellement nécessaire pour chaque nouveau médicament, dont le but est de déterminer à la fois son efficacité et son innocuité (c’est-à-dire qu’il ne provoque pas de dommage indésirable). Une caractéristique essentielle de ce processus, déterminante de la collusion à ce niveau, est que ces études promotionnelles sont conçues, soutenues financièrement et évaluées par les sociétés pharmaceutiques elles-mêmes. La conception, la méthodologie de recherche et l’évaluation du produit sont basées sur les critères de spéculation de son producteur.

L’acceptation de ce processus commeallant de soi et légitime conduit à une série de pratiques de collusion, allant de la modification de la littérature scientifiqueà la dissimulation d’éventuels effets secondaires et à la présentation non documentée de nouveaux médicaments au développement de multiples activités visant à influencer la prescription les médecins (conférences rémunérées, bénéfices directs sous forme de commissions versées aux prescripteurs, etc.) ainsi que les fonds d’assurance et les tiers payants (inclusion dans une liste de médicaments accrédités, donc partiellement remboursés, etc.) .) Ces relations avec des médecins et des universitaires, présentées comme « nécessaires », motivées par des ambitions de promotion scientifique et d’enrichissement du curriculum vitae des chercheurs, revêtent une importance particulière. La collaboration avec l’industrie pharmaceutique pour promouvoir un nouveau médicament ou produit garantitl’agrandissementde l’œuvre  publiée du chercheur, bien que l’auteur présumé puisse être simplement le signataire d’une publication écrite au préalable par la société concernée (phénomène appelé ghostwriting)[7]

L’austérité accroit l’influence de l’industrie pharmaceutique

Tout cela se produit alors que, en tant que choix et résultat des politiques d’austérité néolibérale, les services de santé ont été soumis à un étranglement économique et à la privation de ressources humaines. La nécessité aiguë et incontournable d’assurer la continuité du fonctionnement des unités de santé du système de santé national grec (ΕΣΥ / ESY) et des cliniques universitaires est à la base du chantage perpétuel des sociétés pharmaceutiques qui proposent de fournir à la fois du matériel technologique et du personnel (avec des contrats de travail précaires), se fabriquant ainsi, dans le contexte précis, la plus grande légitimité possible pour de telles collaborations.

Mais la plus grande arme pour sauvegarder et élargir la spéculation de l’industrie pharmaceutique est la domination persistante du paradigme mécanique de la santé dans la recherche, l’éducation et la pratique quotidienne de la médecine. La prédominance de la perception que la santé humaine est la partie constitutive des fonctions dans lesquelles la technologie biomédicale moderne peut intervenir. En d’autres termes, “chaque problème a sa pilule”, du sucre au diabète en passant par l’activité sexuelle et l’ humeur. Ce cercle vicieux durable et auto-entretenu est basé sur l’émergence de nouveaux problèmes (rarement existants, de plus en plus souvent provoqués) pour lesquels de nouveaux médicaments sont souvent introduits sur le marché, provoquant souvent des effets secondaires pour lesquels de nouveaux médicaments sont nécessaires.

Mais l’arme la plus efficace pour pérenniser et élargir la spéculation de l’industrie pharmaceutique est la domination persistante du paradigme mécaniste de la santé dans la recherche, la formation et la pratique quotidienne de la médecine. La prédominance du concept selon lequel la santé humaine est la résultante de l’addition de fonctions partielles distinctes sur lesquelles la technologie biomédicale moderne pourrait intervenir efficacement. En d’autres termes, «à chaque problème sa pilule», du sucre au diabète en passant par l’activité sexuelle et l’humeur. Ce cercle vicieux, durable et auto-entretenu,prend appui sur l’émergence de problèmes nouveaux (rarement existants, de plus en plus souvent provoqués) pour lesquels de nouveaux médicaments sont introduits sur le marché, provoquant souvent des effets secondaires indésirables, faisant appel à d’autres nouveaux médicaments pour y faire face.

La stratégie qui favorise la dépendance aux médicaments s’exprime massivement ces derniers temps dans une série de publicités qui tentent de nous convaincre qu’une pilule améliorera notre humeur ou sauvera notre relation affective.

Conclusion: un autre paradigme est nécessaire

Après tout ce qui précède, il convient de conclure que l’interconnexion de l’industrie pharmaceutique et biomédicale avec les institutions politiques et étatiques, et la corruption qui en résulte des décideurs de haut niveau, ne sontni extraordinaires ni étranges. C’est une caractéristique permanente d’importance stratégique pour accroître la rentabilité et la reproduction des relations de production capitalistes. Une telle caractéristique permanente d’importance stratégique est également la domination absolue des valeurs et des objectifs de l’industrie pharmaceutique en matière de formation initiale et continue et de formation continue des professionnels de la santé.

Pourtant, contrairement à la doxa traditionnelle, «qu’il n’y a pas d’alternative» (TINA), ce sont ces distorsions évidentes du paradigme dominant qui indiquent réellementla voie pour le renverser.

L’approche biopsychosociale de la santé met l’accent sur les processus socio-économiques et environnementaux qui déterminent le niveau de santé d’une population, mettant ainsi en évidence les domaines d’intervention visant à promouvoir la santé et à prévenir les maladies. Selon une telle approche, le traitement pharmaceutique est soustrait du cercle vicieux «publicité – consommation – rentabilité» et s’intègre comme une partie dans le cadre du traitement nécessaire, scientifiquement prouvé etfondé sur la recherche des besoins réels de santé.

L’auteur de cet article :

Alexis Bénos est docteur en médecine sociale et enseigne l’hygiène, la médecine sociale et les soins de santé primaires au département de médecine de l’Université Aristote de Thessalonique. Avec Anthony Koutis, ils ont traduit en grec, en 2017 le livre de Jeffrey Rose «La stratégie de la médecine préventive» [9], ouvrage anglo-saxon qui fait référence sur le sujet. Alexis Bénos est aussi un militant international de la Santé, notamment dans le cadre de l’Association internationale pour les politiques de Santé (IAHP) et le Mouvement pour la Santé des peuples (PHM).

Références:

[1] Pharmaceutical company spending on research and development and promotion in Canada, 2013-2016: a cohort analysis (Joel Lexchin in Journal of Pharmaceutical Policy and Practice, 2018) https ://link.springer.com/article/10.1186/s40545-018-0132-3

[2], [3] The Pharmaceutical Industry in Contemporary Capitalism (Joel Lexchin in Monthly Review, 03/01/2018) https://monthlyreview.org/2018/03/01/thepharmaceutical-industry-in-contemporary-capitalism/

[4] Progress and Hurdles for Follow-On Biologics (Ameet Sarpatwari et al., in The New England Journal of Medicine, 06/18/2015) https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMp1504672

[5] Public Citizen. Twenty-Seven Years of Pharmaceutical Industry Criminal and Civil Penalties: 1991 through 2017, March 14, 2018 https://www.citizen.org/ourwork/health-and-safety/pharmaceutical-industry-penalties

[6] Treatment Action Campaign: La «Treatment Action Campaign» (TAC) est une association sud-africaine contre le Sida fondée par Zackie Achmat en 1998. TAC s’appuie sur l’expérience de l’action directe et de la lutte anti-apartheid à laquelle a participé son fondateur ZackieAchmat. Cette association TAC a notamment lutté dans le passé contre la politique du Président Thabo Mbeki, et pour faciliter l’accès des sud-africains aux antirétroviraux. https://fr.wikipedia.org/wiki/Treatment_Action_Campaign

[7] Deadly Medicines and Organised Crime: How Big Pharma Has Corrupted Healthcare (Gotzsche Peter, Levantes, 2014)

[8] En grec le mot «scandale» (σκάνδαλο) a le même sens: acte, discours, comportement ou événement qui provoque désapprobation, indignation, aversion, car il est en conflit avec les lois de la moralité, de la pudeur, de la bienséance, etc. Definition du dictionnaire du grec moderne (http://www.greek-language.gr/greekLang/modern_greek/tools/lexica/search.html? lq=σκάνδαλο&dq=)

[9] Rose’s Strategy of Preventive Medicine  (Geoffrey Rose, Kay-Tee Khaw, and Michael Marmot, Oxford UniversityPress, 2009) «La stratégie de la médecine préventive» par Geoffrey Rose, d’abord publié en 1993, reste un texte clé pour quiconque est impliqué dans la médecine préventive.

[10]  Grèce, le scandale Novartis n’est que la pointe de l’iceberg  (par le Dr AntonisKaravas, syndicaliste de la Santé) https://www.scribd.com/document/391891027/A-Karavas-Grece-le-scandale-Novartis-n-est-que-la-pointe-de-l-iceberg

[11]  «Scandale Novartis Grèce»: La normalité scandaleuse de l’industrie pharmaceutique (par le Dr Théodoros Mégaloéconomou, psychiatre) https://www.scribd.com/document/391883448/Th-Megaloeconomou-Scandale-Novartis-Grece-La-normalite-scandaleuse-de-l-industrie-pharmaceutique

[12] Eli Lilly pleads guilty to ‘off-label’ drug marketing (in CNN Money website, 30/01/2009) https://money.cnn.com/2009/01/30/news/companies/eli_lilly/index.htm

[13] The Case against Patents (Michele Boldrin and David K. Levine in Journal of Economic Perspectives—Volume 27, Number 1—winter 2013—Pages 3–22) https://www.jstor.org/stable/41825459?seq=1#page_scan_tab_contents

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